L'abbaye a toujours été dédiée à saint
Jacques le Mineur, bien qu'on lui associe très souvent l’
apôtre de Compostelle. Dès le début, l'école monastique devint célèbre et l'abbaye florissante ; les moines fondèrent le monastère de
Lubin en Pologne, ainsi que le
prieuré de Saint-Léonard dans le quartier nord de Liège.
L'abbatiale abritait le tombeau d'un évêque étranger du nom de Jean : sarcophage avec le gisant en tuffeau, vêtu des ornements pontificaux, la tête sous un dais et les pieds sous une console. Remplacé dans Saint-Jacques en 1906, par une copie du sculpteur louvaniste Roemaet, l'original a été transféré dans la cathédrale Saint-Paul et remonté dans la salle des archidiacres du
trésor de la cathédrale Saint-Paul. On ne sait pas grand chose de Jean, évêque italien en exil, artiste peintre appelé par
Otton III pour décorer l'église d'Aix-la-Chapelle, Son épitaphe en latin a été retranscrite par le chroniqueur
Gilles d'Orval vers 1250.
Jean aurait en effet conseillé à l'évêque
Baldéric, successeur de
Notger, de bâtir le monastère bénédictin de Saint-Jacques; c'est l'abbé Jean de Coromeuse, (1507-1525) constructeur de l'église gothique qui remis à l'honneur le tombeau de l'évêque Jean et le doyen E. Scoolmeester qui sauva le monument en 1906. Le nouveau mausolée conserve les ossements du prélat et la tradition rapporte que des miracles se sont produits auprès de ceux-ci
L'abbaye de Saint-Jacques fut sécularisée par le pape
Pie VI le
28mai 1785 et transformée en collégiale pour vingt cinq chanoines. L'empereur
Joseph II approuva ce changement le 31 juillet suivant. Le même pape supprima l'
abbaye de Saint Gilles le
27 juin 1786 et réunit ses revenus à ceux de Saint-Jacques où sept nouveaux
canonicats réductibles à cinq furent établis pour les moines de Saint-Gilles. Le nouveau chapitre se composa alors de trente chanoines comme ceux des autres collégiales liégeoises.
L'église
gothique actuelle, dont la construction fut achevée en
1538, remplaça l'église
romane primitive. La
voûte et ses peintures sont de la même époque, ainsi que les
vitraux du chœur datés de
1525 à
1531. Le portail
Renaissance ajouté en
1558 est attribué à
Lambert Lombard. De l'église primitive, seul l'avant-corps roman avec une de ses trois tours a été conservé.
Parmi les éléments les plus remarquables, la
nef, véritable dentelle de pierre ; la voûte exceptionnelle comptant plus de 150
clés de voûte dans la nef centrale ; les
stalles du
xive siècle ; le buffet d'
orgues Renaissance et son instrument en style Renaissance reconstruit par la Manufacture d'orgues Schumacher d'Eupen
2; le fameux
vitrail avec les armoiries des
32 vieux métiers (
xvie siècle) ; les statues
baroques de
Del Cour et de son école (fin
xviie siècle); et le couronnement de la Vierge (groupe sculpté du
xive siècle).