Cathédrale Saint-Michel et Gudule à Bruxelles
La cathédrale de Bruxelles qui jusqu'à récemment, comme toutes les cathédrales du Moyen Âge était entourée de maisons et de ruelles au milieu desquelles elle se dressait majestueusement, a vu lors de la
bruxellisation ses abords être entièrement dégagés au xxe siècle lors de la construction de la jonction nord-midi. Désormais elle se dresse, comme celle de
Reims, au milieu d'un espace dégagé et désert, qui la transforme en monument, contrairement à ce qu'elle était lorsqu'elle fut construite au Moyen Âge. Depuis 2010, on a planté des arbres devant la cathédrale, ce qui fait que l'aspect monumental dû à la vision dégagée que l'on découvre aujourd'hui sera de plus en plus atténué au fur et à mesure de la croissance de ce véritable boqueteau.
La cathédrale se dresse au carrefour de deux anciennes routes importantes (Flandre vers Cologne et Anvers vers Mons par Bruxelles). Ce carrefour était situé sur une colline, le Treurenberg (anc. Molenberg). On trouve une mention de Bruxelles dans les gestes des évêques de Cambrai (diocèse dont elle dépendait): l'évêque Vindicien tombe malade près de Bruxelles et s'y réfugie pour y mourir en 695 (source du xie siècle :
Gesta pontificum Cameracensium, PL 149, 46:
cum egrotaret apud Brosselam).
Lambert II, comte de Louvain, et sa femme Oda de Verdun, fondèrent en 1047 un chapitre de 12 chanoines dans l'église Saint-Michel (d’où le nom de « collégiale ») et y firent transporter les reliques de sainte Gudule jusqu'alors conservées dans l'église Saint-Géry qui occupait, jusqu'à la Révolution française, l'emplacement actuel des
halles Saint-Géry.
Collégiale Sainte-Gudule à Bruxelles, dessin par Léon van Dievoet
En 1072, l'église Saint-Michel fut de nouveau consacrée (probablement parce qu'elle avait été affectée par un incendie peu de temps avant). En
1200, sous l'impulsion d'
Henri Ier de Brabant, l'église fut restaurée et agrandie par la construction d'un avant-corps occidental, accompagné de deux tours rondes. En 1226, le duc de Brabant
Henri II décida la construction d'une
collégialegothique qui ne s'acheva qu'au début du xvie siècle peu après la naissance de
Charles Quint. Certaines
chapelles s'y ajoutèrent aux
xvie et
xviie siècles.
La construction de l'édifice actuel débute par le chœur en 1226. La nef et le transept qui datent des
xive et
xve siècles sont de style
gothique brabançon. La façade est surmontée de deux tours et date des années 1470-1485.
Ce n'est qu'en
1962 que Bruxelles, jusque-là dépendante de l'archevêché de
Malines où résidait le
primat de Belgique, fut associée à ce
siège épiscopal sous le titre de
diocèse de Malines-Bruxelles. C'est ainsi que la collégiale fut promue au rang de
cathédrale.